lundi 1 décembre 2025

5. Qu'est-ce que les borderlines ? Un parcours historique américain, 1940-2020

 Références

Textes pour la séance

Chronologie et bibliographie des troubles borderlines

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(Enregistrement de la séance)

A/ Quatre textes textes cliniques pour un portrait complexe.

1. A. Stern, 1938, ni névrose classique ni non plus psychose ("schizophrénique"), mais "à la limite". Le patient dit "schizoïde", en retrait. Des symptômes massivement relationnels.

2. Un cas "romancé" (?), la "Laura" de R. Lindner, 1955. La patiente pseudo-hystérique (au moi faible) hypersensible et le poids central du transfert comme espace de crise interpersonnelle.

3. Le DSM III et la tentative de synthèse plutôt psychodynamique des années 1980: une personnalité, voire une "organisation", plus qu'une liste descriptive syndromique. Le borderline comme objet encore trop freudien, à déconstruire.

4. Le DSM 5 de 2013,et l'état actuel du tableau clinique, avec retour au strict descriptivisme et à la naturalisation. Qu'on peut y retrouver aussi bien le patient schizoïde que la patiente hypersensible. 

B/ Un problème de périodisation: scientifique et sociopolitique.

Deux généalogies en concurrence: épistémologique et interne à la psychiatrie, et en relation avec les transformations du self américain (de l'identité nationale et personnelle: de l'"idéal du moi" et de l'"idéal du nous").

C/ Comment construire une relation substantielle entre ces deux séries ?

1. Le deuil impossible de l'"individualisme vigoureux" d'antan (la jérémiade américaine). Moi "faible", "narcissisme", dégénérescence du self "libéral", Culture Wars et Identity Politics.

2. La divergence radicale d'avec la psychanalyse et le retour perpétuel de la "relation" problématique entre patients et thérapeutes: comment calmer la dysrégulation des émotions sociales quand l'idéal du moi est celui d'une autonomie-autarcie ? La montée en puissance des métiers et occupations sociales qui exige un surcroît de régulation de ces émotions.

3. La divergence radicale d'avec la psychanalyse et  la naturalisation du mental comme problème de sociologie de la connaissance. Les calmants "spirituels" comme compléments. Un problème sociopolitique d'intégration des personnes à la société ?

D/ Conclusion. Qu'est-ce qu'une "personne" dans la modernité avancée ? Pas des "expériences de pensée" abstraites mais des crises socio-historiques.

mercredi 19 novembre 2025

4. Processus de civilisation et "mouvement psychanalytique": formalisation et informalisation, et l'émergence des borderlines

                                                            (Enregistrement de la séance)

A/ Introduction générale : construction progressive du problème comme philosophique, puis comme sociologique

1. Une recherche philosophique (conceptuelle-argumentative) ; mais en lien substantiel aux sciences sociales (entendues comme la forme de réflexivité collective spécifiquement moderne).

2. En lien au projet initial de la sociologie de la connaissance (Durkheim-Mauss, Mannheim).

3. Les 3 tensions essentielles entre philosophie de la connaissance (par concepts) et philosophie de l'esprit, et la sociologie de la connaissance. La sociologie de la connaissance "au sens fort": quelles philosophies de l'esprit et de la connaissance elle exclut.

4. Le problème des catégories logico-épistémiques cesse alors d'être un problème de forme. Il devient un problème de contenu. Mais ce contenu, les sciences sociales le traitent comme une question empirique.

5. Si le sens d'un concept, c'est son usage social réglé, on a un point de contact plausible entre une certaine philosophie "sociale" de l'esprit (wittgensteino-pragmatiste) et la sociologie de la connaissance (Dewey, Winch).

Mais cela ne suffit pas encore, car cet usage n'émerge et ne se stabilise (ne produit une catégorie collective-impersonnelle) que par la médiation de controverses socio-historiques situées. Le vieux débat rationalisme/relativisme. Relativisme-contextualisme abstrait et "relationnisme" fondé empiriquement.


B/ Transition : connexion au thème du mouvement psychanalytique au 20e siècle. Pourquoi cet objet ?

1. Mouvement psychanalytique et processus de civilisation éliassien. Une vision relationniste et holiste du social et sa connexion intrinsèque avec la psychogenèse du surmoi (l'autocontrainte).

2. Généralisation: la psychanalyse, non comme "objet culturel" (même paradigmatique de la socialité individualiste), mais comme forme d'intelligibilité réflexive et critique, qui permet de juger les évolutions de l'autocontrainte au décours des processus de socialisation moderne.

Conséquences pour l'interprétation socio-historique et philosophique du "mouvement psychanalytique" après Freud.

3. Pourquoi les borderlines /états limites ? Une rupture dans l'histoire des idées psychanalytiques: des patients "non-névrosés", en fait, "non-freudiens". Hypothèse (sociologie de la connaissance): ces patients comme effets spécifiques des transformations du processus de civilisation. Un autre appareil psychique que moi-ça-surmoi ? Une comparaison des borderlines aux Etats-Unis (1945-aujourd'hui) et des états limites en France (1965/aujourd'hui).

4. Comment enfin montrer que les concepts effectivement déployés par les acteurs explicitent les règles implicites dans le suivi des borderlines aux EU et des états limites en France ? Sociogenèse, psychogenèse et "noogenèse" de catégories telles que "soi" ou "narcissisme", vues comme des moyens d'orientation de la pratique psychanalytique. Différence avec l'histoire et la philosophie des sciences traditionnelles.

Retour final sur l'enjeu pour la philosophie : le rapport entre le concept et le contenu, la réflexion totalisante et le processus historique. Hegel comme premier penseur conscient d'être un "modernisateur" de la philosophie.

mercredi 5 novembre 2025

3. Processus de civilisation et "mouvement psychanalytique": formalisation et informalisation

 (Enregistrement de la séance)

A/ Introduction générale : construction progressive du problème comme philosophique, puis comme sociologique

1. Une recherche philosophique (conceptuelle-argumentative) ; mais en lien substantiel aux sciences sociales (entendues comme la forme de réflexivité collective spécifiquement moderne).

2. En lien au projet initial de la sociologie de la connaissance (Durkheim-Mauss, Mannheim).

3. Les 3 tensions essentielles entre philosophie de la connaissance (par concepts) et philosophie de l'esprit, et la sociologie de la connaissance. La sociologie de la connaissance "au sens fort": quelles philosophies de l'esprit et de la connaissance elle exclut.

4. Le problème des catégories logico-épistémiques cesse alors d'être un problème de forme. Il devient un problème de contenu. Mais ce contenu, les sciences sociales le traitent comme une question empirique.

5. Si le sens d'un concept, c'est son usage social réglé, on a un point de contact plausible entre une certaine philosophie "sociale" de l'esprit (wittgensteino-pragmatiste) et la sociologie de la connaissance (Dewey, Winch).

Mais cela ne suffit pas encore, car cet usage n'émerge et ne se stabilise (ne produit une catégorie collective-impersonnelle) que par la médiation de controverses socio-historiques situées. Le vieux débat rationalisme/relativisme. Relativisme-contextualisme abstrait et "relationnisme" fondé empiriquement.


B/ Transition : connexion au thème du mouvement psychanalytique au 20e siècle. Pourquoi cet objet ?

1. Mouvement psychanalytique et processus de civilisation éliassien. Une vision relationniste et holiste du social et sa connexion intrinsèque avec la psychogenèse du surmoi (l'autocontrainte).

2. Généralisation: la psychanalyse, non comme "objet culturel" (même paradigmatique de la socialité individualiste), mais comme forme d'intelligibilité réflexive et critique, qui permet de juger les évolutions de l'autocontrainte au décours des processus de socialisation moderne.

jeudi 30 octobre 2025

2. Processus de civilisation éliassien et "mouvement psychanalytique": le moment du "surmoi"

(Enregistrement de la séance)

A/ Introduction générale : construction progressive du problème comme philosophique, puis comme sociologique

1. Une recherche philosophique (conceptuelle-argumentative) ; mais en lien substantiel aux sciences sociales (entendues comme la forme de réflexivité collective spécifiquement moderne).

2. En lien au projet initial de la sociologie de la connaissance (Durkheim-Mauss, Mannheim).

3. Les 3 tensions essentielles entre philosophie de la connaissance (par concepts) et philosophie de l'esprit, et la sociologie de la connaissance. La sociologie de la connaissance "au sens fort": quelles philosophies de l'esprit et de la connaissance elle exclut.

4. Le problème des catégories logico-épistémiques cesse alors d'être un problème de forme. Il devient un problème de contenu. Mais ce contenu, les sciences sociales le traitent comme une question empirique.

5. Si le sens d'un concept, c'est son usage social réglé, on a un point de contact plausible entre une certaine philosophie "sociale" de l'esprit (wittgensteino-pragmatiste) et la sociologie de la connaissance (Dewey, Winch).

Mais cela ne suffit pas encore, car cet usage n'émerge et ne se stabilise (ne produit une catégorie collective-impersonnelle) que par la médiation de controverses socio-historiques situées. Le vieux débat rationalisme/relativisme. Relativisme-contextualisme abstrait et "relationnisme" fondé empiriquement.


B/ Transition : connexion au thème du mouvement psychanalytique au 20e siècle. Pourquoi cet objet ?

1. Mouvement psychanalytique et processus de civilisation éliassien. Une vision relationniste et holiste du social et sa connexion intrinsèque avec la psychogenèse du surmoi (l'autocontrainte).