A/ Introduction générale : construction progressive du problème comme philosophique, puis comme sociologique
1. Une recherche philosophique (conceptuelle-argumentative) ; mais en lien substantiel aux sciences sociales (entendues comme la forme de réflexivité collective spécifiquement moderne).
2. En lien au projet initial de la sociologie de la connaissance (Durkheim-Mauss, Mannheim).
3. Les 3 tensions essentielles entre philosophie de la connaissance (par concepts) et philosophie de l'esprit, et la sociologie de la connaissance. La sociologie de la connaissance "au sens fort": quelles philosophies de l'esprit et de la connaissance elle exclut.
4. Le problème des catégories logico-épistémiques cesse alors d'être un problème de forme. Il devient un problème de contenu. Mais ce contenu, les sciences sociales le traitent comme une question empirique.
5. Si le sens d'un concept, c'est son usage social réglé, on a un point de contact plausible entre une certaine philosophie "sociale" de l'esprit (wittgensteino-pragmatiste) et la sociologie de la connaissance (Dewey, Winch).
Mais cela ne suffit pas encore, car cet usage n'émerge et ne se stabilise (ne produit une catégorie collective-impersonnelle) que par la médiation de controverses socio-historiques situées. Le vieux débat rationalisme/relativisme. Relativisme-contextualisme abstrait et "relationnisme" fondé empiriquement.
6. Transition : connexion au thème du mouvement psychanalytique au 20e siècle. Pourquoi cet objet ?
7. Mouvement psychanalytique et processus de civilisation éliassien. Une vision relationniste et holiste du social et sa connexion intrinsèque avec la psychogenèse du surmoi (l'autocontrainte).
8. Généralisation: la psychanalyse, non comme "objet culturel" (même paradigmatique de la socialité individualiste), mais comme forme d'intelligibilité réflexive et critique, qui permet de juger les évolutions de l'autocontrainte au décours des processus de socialisation moderne.
Conséquences pour l'interprétation socio-historique et philosophique du "mouvement psychanalytique" après Freud.
9. Pourquoi les borderlines /états limites ? Une rupture dans l'histoire des idées psychanalytiques: des patients "non-névrosés", en fait, "non-freudiens". Hypothèse (sociologie de la connaissance): ces patients comme effets spécifiques des transformations du processus de civilisation. Un autre appareil psychique que moi-ça-surmoi ? Une comparaison des borderlines aux Etats-Unis (1945-aujourd'hui) et des états limites en France (1965/aujourd'hui).
10. Comment enfin montrer que les concepts effectivement déployés par les acteurs explicitent les règles implicites dans le suivi des borderlines aux EU et des états limites en France ? Sociogenèse, psychogenèse et "noogenèse" de catégories telles que "soi" ou "narcissisme", vues comme des moyens d'orientation de la pratique psychanalytique. Différence avec l'histoire et la philosophie des sciences traditionnelles.
Retour final sur l'enjeu pour la philosophie : le rapport entre le concept et le contenu, la réflexion totalisante et le processus historique. Hegel comme premier penseur conscient d'être un "modernisateur" de la philosophie.