lundi 8 janvier 2024

5. Naissance et développement de la psychanalyse d'enfant au 20e siècle: un programme d'études (suite)

 Bibliographie

P.-H. Castel, Mais pourquoi psychanalyser les enfants? Un rituel thérapeutique dans les sociétés modernes, Cerf, 2021 (voir aussi un exposé sur ce livre en lien avec le thème du séminaire, ici).

J. Wakefield, "L’anti-Œdipe du point de vue de la philosophie des sciences et des perspectives foucaldiennes du savoir-pouvoir", InAnalysis (2023) 7: 1-9.

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(Enregistrement de la séance)

A/ Introduction: Revisiter et amplifier une enquête antérieure à partir de la problématique du séminaire.

1. L'enfance des modernes et le processus de civilisation d'Elias; l'histoire de l'enfance sur le temps long, les ruptures propres à la modernité.

2. L'enfance comme observatoire remarquable de la psychogenèse; la "civilisation des parents".

B/ La psychanalyse des enfants comme source constante de "modernisation" du freudisme (Anna Freud, Melanie Klein, Winnicott), et en ce sens comme acteurs du mouvement s'accélérant de la modernité.

1. Les repères principaux posés par le cas du "Petit Hans": les quatre dimensions de l'Œdipe dans le cadre de la sexualité "en deux temps" et de la théorie des névroses (séparation-individuation de l'enfant par rapport aux parents, économie de la rivalité avec les frères et sœurs, mise en réserve de la sexualité infantile comme "promesse" d'une sexualité adulte future, élaboration psychique qui permette, après la puberté, de négocier l'angoisse d'un choix d'objet non-prescrit). Elles sont implicites chez Freud (sauf la séparation-individuation) et s'explicitent tout au long de l'histoire du mouvement psychanalytique.

2. Le petit Hans est-il "pathologiquement" phobique? Ou bien la phobie (en lieu à la castration) est-elle la pathologie "normale" de tout enfant dans la modernité individualiste (confronté à l'autonomisation personnelle comme séparation, assomption de l'identité de genre/sexuelle, etc.)? Différence d'approche avec les polémiques épistémologiques sur la phobie de Hans (d'Eysenck à Wakefield).

3. L'articulation socio-historique de cette forme œdipienne aux réformes sociales tout au long du 20e siècle (via, également, la puériculture, les pédagogies "nouvelles" ou la gestion de "l'enfance délinquante"). C'est en ce sens que les psychanalystes d'enfants sont des modernisateurs.

4. Quelques pistes de réflexion sur A. Freud, M. Klein, D.W. Winnicott et F. Dolto, en fonction de cette idée de "modernisation" de l'Œdipe.

C.  Conclusion. La contribution des concepts-clés de la psychanalyse d'enfant à la réflexivité sociale touchant l'autonomie individuelle et son acquisition toujours plus précoce.

1. Insister sur l'homogénéité relative des pratiques thérapeutique malgré l'hétérogénéité des théories.

2. Et aujourd'hui? La "crise" de l'Œdipe à la lumière du processus d'informalisation.

3. Différences avec le projet poursuivi dans Mais pourquoi psychanalyser les enfants?