dimanche 10 avril 2022

11. Brandom et le "pragmatisme" de Hegel: remarques à partir de l'introduction d'A Spirit of Trust (J.-C. Brossard)

 Lectures

Introduction et Postface d'A Spirit of Trust, trad. française inédite.

G. Bouché ,« A pure philosophy of language with edifying intent », dans Reading Brandom, on A Spirit of Trust, Routledge, 2020, p.166-184.

lectures complémentaires

F. Knappik « Brandom on postmodern ethical life: moral and political problems » dans Reading Brandom, on a Spirit of Trust, Routledge, 2020, p.184-198.

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A / Introduction : Qu'est ce qu'une lecture pragmatiste de Hegel pour Robert Brandom ?

a-Quels réceptions de Brandom ? L'exemple de MacDowell et Redding.

Quels sont les points communs et les différences entre Making It Explicit et A Spirit of Trust ? Il semble que : (i) Brandom continue le projet de MIE (ii) Brandom est donc parfois justifié, parfois non, dans sa lecture de Hegel comme étant pragmatiste. Est-ce le cas ? Est-ce que Brandom reconstruit les arguments, les thèses, et les concepts de Hegel comme étant un pragmatiste analytique ?

b-Style et construction de l’œuvre : Les points communs entre Hegel et Brandom.

La structure circulaire de l’œuvre :

-Circularité des concepts de Hegel et Brandom se renvoyant mutuellement

-Circularité du lexique conceptuelle de Brandom à la manière de Hegel, ou les concepts sont utilisés dès le début en étant définis, par exemple, deux cents pages plus loin.

-Circularité de la lecture : Comme chez Hegel, le lecteur fait l'expérience progressive du texte, tout comme celle d'un lecteur « omniscient », de la totalité de celui-ci.

La double méthode d'exposition :

-Logique : Exposition, définitions, et place du lexique conceptuel.

-Historique : Place, rôle, et usages des concepts dans l'histoire. Chez Hegel, la conscience malheureuse chez les sceptiques grecs, chez Brandom, la certitude sensible comme le Mythe du donné chez Wilfrid Sellars.

La réception du texte, et l'accusation de « dogmatisme ».

-Hegel et Brandom sont-ils des « dogmatiques », interprétant toutes philosophies ou événements sous le prisme de leur propre philosophie ? Ou est-ce que le projet général de l’œuvre n'est pas seulement de reconstruire des arguments ou d'en réfuter d'autres ?

c-Le projet de définir une éthique intellectuelle, en la mettant en œuvre dans le texte même :

-Non seulement le sens de la philosophie de Hegel, mais quel « usage » fait-il de la philosophie : Ce que Brandom entend reconstruire dans son propre texte.

-Le résultat de cette reconstruction comme éthique intellectuelle, au sens d'une « philosophie édifiante », ou encore d'une « éthique du travail philosophique » : Confiance et pardon, comme s'opposant à l'ironie.

-Rendre ce projet sensible dans le style, le lexique, et la construction française, afin de ne précisément pas en faire uniquement en commentaire de Hegel, comment les enjeux de traduction se heurte à la difficulté de rendre ce projet. Se concentrer sur celui « d'expressivisme », et ces différents champs d'applications pour développer ces difficultés.

B / L'expressivisme conceptuel.

( Cf. partie 1 et 2 de l'introduction )

a- La tripartion conceptuelle de tout langage :

- « Ground-level », « Higher-level », « Meta-meta-level » : Concepts descriptifs empiriques, concepts expressifs « spéculatifs », double perspective méta-linguistique de raison et entendement.

 Leurs propriétés et expositions conceptuelles, et leurs enjeux dans une traduction Française : « Ground-level » comme « concepts de terrains », « concepts de bas niveaux » ? « Higher-level » comme « concepts élevés » ?

b-La méthode de commentaire de Hegel avec ces trois niveaux, et ces enjeux :

-la « Semantic Descent », simple méthodologie de commentaire de Hegel, ou niveaux valant pour tout langage dont celui de Hegel ? Une méthode intra-philosophique pour Hegel par Brandom, ou une méthode de « remontée aux origines », de « filiation », ou de geste inverse valant pour tout type de langage ou de vocabulaires ?

c-Un premier enjeu éthique : l'objectivité du langage, sans systématicité :

-L'opposition entre « Philosophie édifiante » et « Philosophie systématique » chez Rorty : Les conséquences d'un pragmatisme objectif, mais édifiant, par la distinction à trois niveaux.

C / L'expressivisme social.

(Cf. partie 2 et 3 de l'introduction, et la post-face ).

a- L'isomorphie des relations objectives de premier niveaux, et des relations normatives de deuxième niveaux :

-Les concepts spéculatifs s'exprimant à travers les concepts objectifs/ Les règles d'usages normatives et sociales s'exprimant à travers le sens sémantique des propositions objectives de façon immanentes et dynamiques selon quels concepts est expressif ou non, quels concepts exprime telle règle plutôt qu'un autre.

-Le jeu opéré par Brandom entre des termes classiques reconnus, et ceux de son propre travail : l'exemple de « rational reconstruction », et « historical recollection », jeu à rendre sensible en Français.

b-un modèle social expressif appliqué au débat philosophique lui-même :

-L'application de l'expressivisme au débat philosophique lui-même, le déploiement historique et conceptuelle chez Hegel comme modèle, repris par Brandom quand à ces propres débats et positions : Ne pas dissoudre les arguments ou les défendre simplement, mais les reconstruire dans le modèle expressif, la reprise du thème de « La Raison faisant l'histoire dans le dos », quand à la philosophie.


c-un deuxième enjeu éthique : l'objectivité inter-subjective, sans herméneutique :

-Un pragmatisme objectif, inter-subjectif car normatif, mais ne reposant pas sur l'herméneutique, mais sur la reconnaissance mutuelle : Non pas un consensus seulement cohérent, des découvertes objectives vraies selon la détermination toujours plus grande des concepts.

D / L'expressivisme historique.

( Cf. partie 4 et 5 de l'introduction et postface.)

a- Les relations des trois niveaux à l'échelle de l'histoire :

-Remémoration historique sous la double perspective rétrospective, et prospective, comme sélection d'une série expressive passée, pour saisir les usages actuels, et penser les potentiels expressifs futurs.

b-Le pragmatisme de Brandom, de Hegel, et le pragmatisme fondamental.

-Une éthique du travail intellectuel pour cette double perspective : Le Pardon rétrospectif, et la Confiance prospective. La perspective rationnelle de Hegel, la perspective d'entendement de l'aliénation « finie ».

-La mise en œuvre de cette éthique dans « Spirit of Trust » à travers Hegel, pendant l'exposition conceptuelle : L'histoire du pragmatisme fondamental, et Brandom s'intégrant « expressivement », appliquant à sa propre philosophie une « remémoration historique ».

-La question d'un style d'écriture désirant rendre cette effet : Répétitions de mêmes termes longues, phrases longues avec peu de ponctuations, et le rapport avec le style Hégélien.

c- L'éthique de la confiance, et l'éthique de l'ironie :

Langages et attitudes philosophiques envers ces langages : Ironie du philosophe, ou confiance de celui-ci, et le rôle en résultant pour celui-ci dans une société donné.

E / Conclusion : Une éthique de la post-modernité, ou de la modernité ?

-Brandom et la qualification de cette éthique comme « post-moderne », est-ce le cas, et qu'est t-il alors entendu par lui de « modernité » ?

-Le projet global de l’œuvre et la question d'une traduction pouvant rendre ce projet global.