mercredi 18 décembre 2024

4. L'Interprétation du rêve : état de l'art et problèmes généraux en 1900

(Enregistrement de la séance

A/ Transition : signification morale et politique d'une réflexion théorico-critique sur l'interprétation psychanalytique des rêves dans le contexte actuel

Effroi et traumatisme: quand l'impensable n'est plus un échec de la raison mais cause un délabrement de l'appareil psychique. Rêve d'angoisse et vie "comme dans un cauchemar". La psychanalyse, réponse à cet état socio-historique contemporain. Freud: névrose individuelle avant 1914, malaise dans la "culture" après 1920; passage de la psychothérapie à une réflexivité critique élargie sur la modernité.

Face à l'intensification de l'effroi, les dilemmes du savant-intellectuel. Mannheim: utopie libérale, romantisme conservateur, existentialisme et "reprimitivisation" (fascisme). Reich, Lukacs, l'école de Francfort et l'explication psychanalytique du fascisme. Par contraste, les enjeux d'un examen pratique de l'accès à un inconscient dont les modalités évoluent (via le rêve et son interprétation, "voie royale" vers l'inconscient). Idée directrice du parallèle intégration/désintégration tant du côté sociogénétique que psychogénétique: des conflits dans la vie consciente (névrose) aux fragilités ultimes de la constitution du soi (trouble narcissiques, "états limites").

B/ Les trois premières préfaces (1900, 1909, 1911)

1900. La série rêve/phobie (hystérique)/représentation de contrainte/idée délirante. Le rêve sans être une pathologie doit pouvoir les éclairer (sur le plan de la production des images). Mais il manque encre une théorie de la sexualité et de son rôle dans les névroses. Le problème de la "vérification subjective" d'une hypothèse empirique généralisé. Le rôle déterminant du rêve "immoral".

1909. Meilleure connaissance des névroses qui rejaillit désormais sur celle du rêve. Le livre comme réaction à la mort du père. Mais la Traumdeutung ne serait-elle pas, alors, réductible au "cas Freud?" (ou au cas de l'endeuillé ?). Abandon de toute discussion des théories alternatives du rêve.

1911. Sortir du "cas Freud" par une science cliniquement cumulative du symbolisme inconscient (du penser inconscient). Risque, toutefois, de régresser au dictionnaire impersonnel des rêves.

C/ Examen du chapitre 1, le "buisson d'épines" (à Fliess, 28/05/1898)

Déduire l'image synthétique qui résulte d'approches à la fois partielles et contradictoires. Pour cela, bloquer certaines théories qui l'empêche:

  • Contre la théorie du rêve comme état mental désagrégé. L'argument de l'hypermnésie, et surtout du rêve immoral (le désir "indésirable" reste un désir).
  • Contre la théorie explicative par les stimuli corporels.
  • L'intuition de Fechner: aucun déficit dans le rêve, mais une "autre scène"

En revanche, position qui s'esquisse à l'arrière-plan: une sémantique du rêve reposant sur une intentionnalité d'ordre conatif (affect et désir en quête d'objet). Il y aurait donc un "penser inconscient" dont les voies sont symbolico-affectives (Scherner). Eclaircissement sur l'associationnisme freudien.

Aucun commentaire: